Il faut attendre 1860 pour que l’écrivain et historien
Edmé Rameau de Saint-Père (1820-1899) par son ouvrage Une colonie féodale en Amérique, l’Acadie 1604-1710 et quelques
Français, s’intéressent à l’Acadie et interviennent auprès des instances,
notamment par l’intermédiaire de l’Alliance française.
1920-1930 : Première bourse France-Acadie officiellement attribuée par le
Service des œuvres françaises à l’étranger du ministère des Affaires
étrangères. La France par ce geste reconnaissait officiellement l’existence du
« peuple acadien » au sein de la communauté canadienne française.
Un Comité France-Acadie
fut créé en Acadie afin de choisir le candidat boursier. Dans le même temps l’historien
Emile Lauvrière (1866-1954), auteur de l’ouvrage, La tragédie d’un peuple : Histoire du peuple acadien de ses
origines à nos jours, forma en France un comité nommé également
France-Acadie qui avait pour ambition de faire connaître les Acadiens aux Français
et auquel le diplomate et comte de Caix participa activement.
La seconde guerre mondiale
interrompt les relations France-Acadie.
En 1964, le déménagement à Moncton du Consulat de France installé à
Halifax, marque le point de départ d’une nouvelle ère dans les relations entre
le gouvernement français et l’Acadie.
La coopération
France-Acadie ne reprend son véritable essor qu’en 1968. Après l’historique Vive
le Québec libre lancé par le général De Gaulle le 24 juillet 1967 à
Québec et les accords de coopération entre la France et le Québec qui s’ensuivirent.
Philippe Rossillon, à l’époque membre du Haut Comité pour la défense et
l’expansion de la langue française, en visite au Nouveau-Brunswick, incita les
Acadiens à tirer profit du contexte et à remettre un message au Général de
Gaulle sollicitant une rencontre. Celle-ci eu lieu à Paris du 6 au 20 janvier
1968.
La première entente de
1968 comportait la création de 55 bourses d’études, le financement de deux
missions par année, l’envoi de 20000 livres destinés aux universités, collèges
et écoles acadiens, l’envoi de 30 coopérants français, la création d’un service
culturel au Consulat de France à Moncton et une aide très substantielle en
matériel et en personnel au journal Evangéline.
En 1976, Philippe Rossillon, Lucien Bertin et F.René Perron, créent
l’association Les Amitiés Acadiennes
qui deviendra par la suite Amitiés
France-Acadie, qui se fixe comme objectif de développer les relations culturelles et amicales entre les Acadiens,
les Français et les descendants d’Acadiens dans le monde et de renforcer les
liens entre les Acadiens et la communauté francophone mondiale.
Aujourd’hui cette relation privilégiée entre la France et l’Acadie se poursuit. Le
programme de coopération France-Acadie est encore le plus important programme d’échanges géré
par la Société Nationale de l’Acadie (SNA) et le Consulat général de France à
Moncton même si les dotations du gouvernement français ont très sensiblement
diminuées. Il permet notamment chaque année à plusieurs boursiers, boursières et
stagiaires acadiens de faire des études en France. Par le biais de ce
programme, certaines institutions et entreprises acadiennes bénéficient de
l’expertise française, de dons de livres, de disques…
Depuis 2007, les modalités d’une nouvelle entente ont été signées entre
la SNA et le ministère français des Affaires étrangères :
La convention conclue entre la Société Nationale de l’Acadie et le Ministère
français des Affaires Etrangères a pour objectif de fixer le cadre et les
modalités de mise en œuvre d’un fonds de coopération permettant le financement
de projets d’intérêts communs qui contribuent :
- A la préservation et à la promotion de la langue française et de la culture francophone en Acadie ;
- au renforcement des échanges entre la France et l’Acadie et de la connaissance entre les deux peuples.
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Une Commissions permanente France-Acadie, structure locale de sélection et d’évaluation de projets, a été créée à cet effet. Elle est composée du Consul général de France dans les Provinces Atlantiques et de la présidence de la SNA qui agissent à titre de coprésidents. Les membres d’un comité consultatif agissent à titre d’experts-conseils auprès des coprésidents.
Le nombre de bourses est
déterminé en fonction des disponibilités budgétaires. Des partenaires locaux assurent
également un cofinancement.
En 2016-2017 deux bourses France-Acadie ont été attribuées à :
- Marilyse Thériault-Comeau, 21 ans originaire de la Baie-Sainte-Marie, étudiante de l’Université Ste-Anne. Elle passera un semestre d’études à l’Université Catholique de l’Ouest à d’Angers.
- Jason Mackenzie, 25 ans, originaire de Charlo (NB) étudiant de l’Université de Moncton passera un semestre à l’Institut d’Administration des Entreprises.
De plus, dans le cadre du
Fonds France-Acadie et afin de souligner le Bicentenaire de la rétrocession de
St-Pierre et Miquelon à la France, le Consulat de France et la SNA qui
souhaitaient montrer une vitrine culturelle de l’Acadie dans ces îles, ont
attribué ce Fonds à :
- Phil Comeau, cinéaste acadien qui présentera son film réalisé à Belle-Ile-en-Mer (France) qui est habitée par des descendants d’Acadiens.
- Anika Lirette qui fera découvrir son projet nommé « Acadie parlera » sous forme de soirées de partage historique et de diversités acadiennes dans une ambiance de théâtre.
Les liens : www.consulfrance-moncton.org