Musique, danse et chanson

Bien entendu, les premiers Français émigrés en Acadie avaient apporté avec eux les chansons et les danses de leurs régions françaises d’origine. Très populaire, le violon accompagne toujours les danses (gigue, quadrille…).

La musique

• Tradition et enseignement musical
La musique est enseignée au collège depuis la fin du 19e siècle (à Memramcook, Caraquet, Bathurst…), et les chorales acadiennes (sous la direction de Léandre Brault, Neil Michaud, Florine Després et Lorette Gallant) ont remporté plusieurs prix internationaux dans les années 1950-1960.

• La musique classique
Plusieurs musiciens acadiens, de formation classique, se sont distingués sur la scène musicale internationale. Citons :
Anna Malenfant (1902-1988), cantatrice originaire de Shédiac (NB).
Arthur LeBlanc (1906-1982), violoniste et compositeur originaire du Nouveau-Brunswick. En 1935, après avoir complété ses études musicales en France, il a été nommé premier violon dans l’orchestre symphonique de Paris et il s’est produit sur les grandes scènes d’Europe et d’Amérique du Nord.
Roger Lord, pianiste et professeur au Département de musique de l’Université de Moncton (NB). Il s’est rendu pour la 26e fois en Chine en octobre 2016 pour une tournée de récitals dans diverses universités et institutions chinoises. Rappelons que le professeur Lord est le premier pianiste non chinois dans le monde à avoir enregistré un disque de musique chinoise pour piano Trésors de Chine sorti à Pékin en 2013. 
Mathieu Duguay, claveciniste qui a créé en 1975, à Lamèque (NB) un festival de musique baroque dont la 42e édition aura lieu du 27 au 29 juillet 2017. “Devenu l’un des festivals les plus intéressants du Canada, le Festival international de musique baroque de Lamèque a su au fil des ans préserver l’originalité de sa programmation et sa fidélité aux pratiques d’exécution et d’interprétation historiques. À chaque saison, le Festival offre des concerts sur instruments d’époque ou copies fidèles, en formation orchestrale ou de musique de chambre, avec chœurs et solistes de renom”. La programmation se consacre à la musique des années 1600 à 1800.
[ http://www.festivalbaroque.com/?s=festival ]
Sylvio Allain a écrit le livret et Jean-Michel Robichaud a composé la musique de ce premier opéra acadien, créé pour initier les jeunes à l’opéra. “La Déesse d’Arcadie”qui a été présenté à Caraquet (NB) à l’occasion du 4e Congrès Mondial Acadien, en 2009.

• La musique acadienne
Principalement jouée en accompagnement de chansons et danses, de traditionnelle, la musique et ses instruments suivent l’évolution “planétaire”. Cependant, on peut dire que, parmi les instruments, le violon reste le symbole même de la musique acadienne.
Citons la jeune virtuose Dominique Dupuis qui, à 17 ans, avait fait la tête d’affiche du 34e Festival interceltique de Lorient (2004) où l’Acadie était présente pour la première fois. Plusieurs groupes acadiens se sont fait une réputation internationale et ont joué à plusieurs reprises en France : Barachois, Grand Dérangement, La Baie en joie

Louise Arsenault, du groupe Barachois
Danse traditionnelle
Le choeur Neil Michaud 
à Paris - 2000


La danse

Les danses traditionnelles acadiennes trouvent leur origine dans les danses française, britannique et/ou américaine : branles et rondes, quadrilles, cotillons et sets carrés. Et la gigue, “avec ses fameux pas constitués de frottements et battements de talons, plantes et demi-plantes des pieds”.

• Le “party de cuisine”
Frappées d’interdiction pendant toute une période par les autorités ecclésiastiques, les danses traditionnelles ont cependant continué de se transmettre, assis sur une chaise, le dos bien droit, en tapant simplement du pied en rythme, mais, quel rythme ! 
Le violon tenait une place importante durant ces réunions familiales qui se tenaient en général dans la cuisine, d’où le terme bien connu des Acadiens de “party de cuisine” pour désigner une fête.

• La transmission
Selon Nick Arsenault, du journal de l’Ile-du-Prince-Edouard (IPE) La Voix Acadienne, aux Îles de la Madeleine (province québécoise où résident aussi des Acadiens), les jeunes sont passionnés pour re-découvrir les danses traditionnelles acadiennes, avec l’aide du trio Vishtèn : Pastelle et Emmanuelle LeBlanc de l’Ile-du-Prince-Edouard et Pascal Miousse des Îles-de-la-Madeleine. Ce trio, qui s’est produit dans plusieurs festivals en France, joue un style unique où on peut entendre des racines musicales de ces deux Îles.  

• L’évolution
La plus connue des troupes de danse acadienne est sans conteste celle de Nouvelle-Ecosse, La Baie en Joie, composée de jeunes artistes âgées de 13 à 18 ans. Elle a été fondée en 1979 par la chorégraphe Anne-Marie Comeau, qui a su “transformer l'ancien art de la gigue en une aventure artistique sans pareille.”