Tradition et cuisine

Les traditions

En 1966, l’Université de Moncton instaure des cours de folklore, puis crée en 1970 le Centre d’études acadiennes. Le Père Anselme Chiasson entreprend alors de rassembler du matériel folklorique et publie les Chansons d’Acadie, Contes de Chéticamp, Histoire et traditions acadiennes… Livres d’histoires, de légendes, de chansons et même de recettes de cuisine prennent corps. En 1980, les Editions d’Acadie publient une série de livrets, écrits sous la direction de Paul Doucet, sur la Vie de nos ancêtres en Acadie. 

– Le Village historique acadien, situé près de Caraquet (NB), plonge le visiteur dans la vie du peuple durant les époques 1770-1949. Près de 60 bâtiments, pour la plupart originaux, sont habités à la saison touristique par des interprètes en costumes d’époque qui y vivent selon la tradition. 

– Le Village historique acadien de la Nouvelle-Ecosse se situe à Pubnico-Ouest. Ouvert de mi-avril à mi-octobre, il invite les visiteurs à découvrir la culture, l'histoire ainsi que les traditions et coutumes des Acadiens de la région. 

Parmi les traditions qui se sont perpétué, citons la fabrication du tapis hooké et des courtepointes. 

– Le tapis hooké : confectionnés avec de la laine, de la jute et un crochet ils étaient utilisés à l’origine pour recouvrir les planchers pendant l’hiver. Depuis, les tapis hookés ont acquis leurs lettres de noblesse dans le domaine artistique. Les œuvres d’Élizabeth LeFort, une hookeuse bien connue de Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, se retrouvent aujourd’hui jusqu’au Vatican, à la Maison Blanche et au palais de Buckingham. 

– La courtepointe : couverture doublée enfermant un rembourrage, l’enveloppe de la courtepointe est réalisée avec des morceaux de tissus de tailles, formes et couleurs différentes cousus ensemble et formant des motifs décoratifs. Créée au départ avec des restes de tissus, par manque de moyens, la courtepointe est devenue objet d’art et de luxe, comme en témoigne les expositions de la Guilde acadienne de Clare. 

Sans oublier le travail de la forêt et la récolte du sirop d’érable ; la pêche à la morue et au homard ; la culture de la pomme de terre, sa râpure et la poutine…

Village historique acadien
 Maison colorée
Bateau de pêche

La Cuisine

Parmi les premiers français arrivés en Acadie, ceux qui vivaient uniquement de la pêche avec un tout petit jardin potager, étaient souvent réduits au régime “morue, harengs et patates” à longueur d’année. Les autres, ceux qui pouvaient, en plus de la pêche, avoir du bétail, faire de l’élevage de volailles et posséder un grand potager, pouvaient se faire une réserve de nourriture variée. Les produits de la chasse (orignal, ours, chevreuil, lièvre, canard, outarde…) complétaient l’alimentation. 
Outre les patates, les Acadiens utilisent dans la cuisine traditionnelle oignons, carottes, citrouilles, fèves et navets. Parmi les fruits, la pomme, le bleuet, les fraises, framboises, mûres et canneberges. Quelques produits acadiens 

– Le sirop d’érable : Réalisé à partir de l'eau d’érable recueillie au début du printemps et concentrée par ébullition. A ne pas confondre avec la sève d'érable qui arrive à la fin du printemps et qui produit un sirop d'un goût amer. Pour cela le choix du moment de la récolte est affaire de “spécialiste” car la période est très courte : il faut que la température diurne soit positive, avec une journée ensoleillée et que la température nocturne soit négative. Cette période climatique ne se trouve que dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Les autochtones récoltaient ce sirop bien avant l’arrivée des Européens et l’utilisaient comme aliment tonique au printemps. 

 – Le bleuet : Traditionnellement cueillis à l’état sauvage, les bleuets font aujourd’hui l’objet de cultures commerciales qui permettent également l’auto-cueillette. Oxford Frozen Foods est le plus gros producteur et fournisseur de bleuets sauvages dans le monde (dont la Chine). En juillet dernier, le géant néo-écossais de la transformation du petit fruit avait ouvert sa nouvelle usine, La Compagnie acadienne du bleuet sauvage, à Bois-Gagnon, dans la Péninsule acadienne. Selon ses promoteurs, l'usine est la plus moderne au monde pour la transformation du bleuet sauvage. (Radio-Canada, 11 oct. 2016).

– Le homard : plat du pauvre à l’origine (les écoliers acadiens avaient honte de manger leur sandwich au homard dans la cour de l’école, alors que les élèves anglophones avaient les moyens de déjeuner à la cantine !), le homard fait maintenant la fortune de quelques Acadiens et s’exporte congelé dans le monde entier ! Le homard se déguste sous toutes ses formes : nature, en sandwich, en chaudrée, en hamburger, et même comme garniture d'une crêpe !

Quelques recettes typiquement acadiennes 

– La poutine râpée : véritable “plat national” des Acadiens, elle se prépare en mélangeant des pommes de terre cuites et pilées à des pommes de terre crues. Avec le mélange on fait des boulettes dans lesquelles on insère du lard, de la viande de porc, parfois du boeuf, du poulet ou même des pétoncles. Les boulettes, ou poutines, sont ensuite cuites dans l’eau pendant trois heures. 

– La râpure : variante de la poutine dans laquelle les pommes de terre ne sont pas confectionnées en boules mais aplaties. Viande et/ou fruits de mer sont servis en accompagnement. 

– La poutine à trou : dessert à base de pâte à beignet, mélangée avec des petits raisins secs, des bleuets (ou des canneberges) et des morceaux de pommes. Le tout nappé d’une sauce faite d’un mélange d’eau et de cassonade (sucre roux extrait de la canne à sucre). 

 – La ploye : sorte de crêpe faite avec un mélange de farine de sarrasin et de farine de blé, de l’eau froide et du sel. Une vraie ploye ne doit pas être tournée pendant la cuisson. On la déguste avec du sirop d’érable, du beurre, de la mélasse… 

 Bon appétit !

Village historique acadien
 Maison colorée
Bateau de pêche